Court plaidoyer pour l'égalité
Il n’y a pas plus grande sottise
que de construire sur une femme une phrase autre qu’interrogative. Mais je suis
idiot moi-même, alors... Autant d’hommes que d’idées, autant d’hommes que
d’argent, autant de femmes que tons de fond de teint et de temps de
toilettage. Ce bel étalage de formes se cherche un fond, soit ! L’époque n’est
pas exempte de révolution. Seulement, que celle de femmes soit axée autour de
leur ceinture est un fait des plus troublants. Non pas que les tournures de
hanche et les révolutions de bassin me déplaisent, mais enfin ! S’il n’y a que
cela, l’affaire, me semble-t-il, est plus de l’ordre de la satisfaction d’un désir
personnel que de l’avènement d’un nouvel ordre collectif. Alors acquiescez ! Que
cela vous coûte ? Les femmes ont le
désir et les hommes l’envie de les satisfaire, ces choses-là sont plutôt bien
réparties. Leur désir est de soie et de dentelle, elles veulent pour lui la
belle attention. Que tout homme normalement constitué soit, bien qu’il n’ait en
réalité que faire de ce désir, disposé à le satisfaire à l’envie, tant que la
sienne est satisfaite dans la foulée, est naturel. Les femmes voudraient-elle
une sexualité libérée, il faut la leur donner. Les hommes auront le plaisir
sans la responsabilité. Donnez-leur le droit d’avorter, vous n’aurez plus à
vous en faire d’aller à elles sans protection. Elles seront comme un champ de
jonquilles après que les abeilles soient passées. En plus des petites pilules
qui font déjà de leur entrailles un cocktail Molotov, tout est mis, mesdames et
messieurs, à vos réjouissances sans conséquences. Et la nation vous dit merci,
vraiment ! L’interruption de grossesses non volontaires constitue une véritable
manne financière pour l’État qui n’a plus à payer pour la chose, j'entends le fruit des gestations. Les
malencontreuses conséquences des coïts reposent bien au chaud dans les
paisibles poubelles de cliniques inhospitalières et cela satisfait tout le monde. Mais on
aurait tort de penser que les femmes ne désirent que bras tendus et jambes
écartés. Je leur prête tout de même plus de complexité. Veulent -elles nos
sièges et nos salaires, trouvons meilleures assises et des fonds plus
sécures ! Les armes du succès doivent leur être accessible ; puisque
l’avance est faite, cela ne nous inquiète en rien. Au pire, ce désir satisfait, elles seront plus à nos envies. Voilà donc présenté en quelques lignes, mon
plaidoyer pour l’égalité de sorte que messieurs les misogynes n’en soient
aucunement inquiétés.
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