L'égocentrisme est naturel
L’égocentrisme est naturel, comme l’atteste les préceptes exigeant
que l’on s’examine avant d’entreprendre la tâche herculéenne de juger son entourage, comme celui-ci qui dit que toute charité bien ordonnée devrait commencer
par soi-même. A mon avis, il détermine d’où l’on part et quoi de plus ordinaire
que de partir de soi-même. Je veux même croire qu’il est le fruit de notre époque
où x et temps ont, s’éloignant, tracé la droite directrice des solitudes à pi-demi. L’égosphérisme par contre,
concept de ma création, suppose une mise en mouvement ; la volonté d’un
éternel retour sur soi. Cette déviance, disons plutôt cette déviation,
résultant d’un trop plein de liens sans trop de sens, et ce malgré le florilège
de canaux et de connexions nous permettant d’entretenir nos partenaires
existants ou imaginaires dans l’illusion d’une expérience dépassant l’audiovisuelle
(d’un toucher plus que de plastique, d’une langue plus que d’apparat, d’un nez
utile, une ouïe fidèle et de vues significatives, de plus, en somme, qu’un simple
clic), cette déviation, disais-je donc, aboutissant à une impasse à cause de
la saturation d’informations accidentelles, fini d’occasionner chez l’homme un
repli constant vers sa base, celant ainsi après son pas cet univers fait d’entre
soi dont le destin sera d’écraser sous son poids tous les égos qui le soutiennent. La
grande pesanteur du moi a engendré tout un système dont les lois ne riment à
rien.
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