"La France, tu l'aimes ou tu la quittes !"

Pourquoi aimer la France quand celle-ci ne nous fait aucunement envie ? Quand, de surcroit, elle ne demande rien ? Que l’on soit immigré béninois, pékinois, ou d’origine française, la France n'est rien de plus que le carré de terre, quasi hexagonale, sur lequel on met pied ; celui-là même tiraillé en dedans par ses bords radicaux et du dehors par ceux qui tentent de l’approcher. Si bien qu’aimer la France serait aimer la terre infertilisée par l’urbanisation et la surconsommation, la mer polluée par les déchets que génère ce mode de vie excessif, les gens qui y décèdent parce qu’ils sont poussés par les guerres de la France, menées dans leurs pays, à quitter leur patrie ; à aimer la patrie ou l’idée qu’on s’en fait, sa devise monétaire et ce qui s’y rattache… Je veux dire en cela qu’on peut aimer la patrie française comme on aime la poterie, la batterie ou les courgettes, mais que ce n’est pas à une nouvelle forme d’idolâtrie nationaliste que l’amour de la patrie se prête. Déjà, parce que la France – c’est-à-dire les gens qui la composent – a son lot de bêtas, qui souvent la dirigent, et son lot de bêtises, qu’elle certes nous dit avoir commis en pensant faire au mieux mais qu’elle nous tait à tort. Et pour cause, elle a été des pires horreurs : de celles que les hommes font aux hommes – oui la Shoah mais aussi l’esclavage, s’en souvient-on de l’esclavage, bien que pourtant ces conséquences n’ont jamais cessé de la gêner – et de celle que les hommes font aux bêtes, quand ils font la différence, enfin… à tout ce qui respire. L’empire français (avec l’Europe mais là je parle de la France) est « moralement indéfendable » disait Césaire. C’est vrai ! Du moins du point de vue des populations que ses soldats agressent, que ses radicaux blessent, ses entreprises exploitent et que ses touristes embras(s)ent et b(r)aisent pendant que ceux-ci bronzent.

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