Semaine de deuil : Charlie Hebdo



Cergy-Pontoise, une semaine après les attentats de janvier 2015, dans une classe du premier étage de l’université du même nom, s’est tenu un débat d’opinion sur la caricature. Il y fut question entre autre de revenir sur événements ayant conduits aux « attentats de Charlie Hebdo » et de l’étude suivi d’un certain nombre d’œuvres caricaturales. Après un début de TD bien calme et une pause de quelques minutes, les étudiants ont, sous la direction éclairée de leur professeur, réagi aux propos d’un de leurs collègues sur l’un des dits sujets. Le collègue s’exprima un quart d’heure à la suite duquel la parole fut rendue à l’assemblée. Ce fut une passation ratée, seul s’en suivit un silence mémorable. A la fin du TD une question demeure : la raison de ce silence interminable. Ici-bas est une ébauche de réponse.

Peut-être les gens sont-ils partagés, ou, peut-être ont-ils tout simplement remarqué ce courant majoritaire qui – pensent-ils - les empêchent de s’exprimer ; s’exprimer contre la liberté excessive d’une société indécente ou défendre un artiste qui – pensent-ils – les représentent et défend leurs valeurs bafouées. Sans le savoir, alors même que le but était « le vivre ensemble » et le moyen le partage, nous avons recrée dans cette salle de classe des pour capables et des contres incapacités. Est-ce par défaut de verbe ou par défaut de temps ? N‘ont-ils pu (ou bien su) s’exprimer ? Eux seuls savent et c’est là le problème : que dans ce silence on ne peut être assuré de rien ; surtout pas de la nature de l’hypothétique incertitude. Il faudrait un moyen c’est certains ; ce peut-être une nouvelle occurrence, un nouvel attentat que personne ne souhaite, pour que l’arrivée soit visible de tout œil et le parcours net à tout esprit avant que l’on se donne le départ. Il ne suffit pas dire la complexité des choses ; balancer sa science à un auditoire sage comme une image ; de ramener sa fraise dans un champ d’aubergines, son cheveu dans la soupe.

Si l’on est partagé, que le partage soit clair ; c’est entre une jeunesse qui s’ignore parce que délaissée par ses pères et une société qui n’est plus que le reflet d’elle-même et non de ceux qui la composent. Seul un sacré peut en chasser un autre ! Si l’on veut faire société c’est ensemble qu’il faut juger de ce qui est sacré ; et si nous voulons nous créer liberté — liberté collective, entendons-nous bien — il n’y a que deux options : faire de la liberté l’extérieur du contour de nos sacrés particuliers ou l’intérieur de celui d’un sacré global. Il y a autant de moyens que d’hommes de vivre en cet ensemble ; le but n’est pas d’y draguer certains, mais d’y rassembler tout et tous. Pour ce faire, tout tenter dans la diversité des individualités de notre société me semble un des moyens les plus appropriés. Rome se fut-t-elle faite un jour, notre union nationale, union d’égos égaux pour le bonheur de tous c’est-à-dire de chacun, elle, prendra s’il le faut autant de jours que d’hommes. L’important est de poser un pas après l’autre et non de tergiverser sur qui du pied droit ou du gauche doit ouvrir la marche.

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